L'avantage de subir des retards dans le déroulement d'un projet, c'est que celui-ci a, même contraint et forcé, le temps de mûrir, comme un bon vin qui prend de la rondeur avec le temps.
Certes les aleas des financements (toujours pas résolus, mais avec une petite lumière au fond de ma nuit) ont entravé sa bonne marche, faisant penser à d'aucuns ténébreux qu'il serait sans suite, mais ils auront permis de le passer au crible des différents professionnels, chacun apportant par touches successives des améliorations allant vers une simplification du processus de fabrication.
Rien de révolutionnaire et, rassurons nos futurs utilisateurs, les mêmes fonctionnalités subsisteront, mais, avec l'aide de Florian SEGUI, qui avait travaillé sur ce projet durant son année d'apprentissage et qui a accepté cette petite mission, nous allons consacrer la fin Août à améliorer les process de fabrication et de montage, dans le but de sensiblement réduire le coût du prototype, celui de production et en conséquence le prix de vente final.
Car ne l'oublions pas, l"autre regard" est celui que nous portons à ce projet en terme industriel, très à l'encontre du fonctionnement "courant" (et je ne dis pas "normal") qui est de mise actuellement.
C'est sans doute ce fonctionnement, entre autres, qui désarçonne mes interlocuteurs, financeurs et institutionnels.
Ma "logique" est la suivante :
1 - Toujours partir du besoin identifié, en plaçant l'utilisateur au centre du dispositif,
et non de créer ce besoin pour développer un produit de consommation,
2 - Produire localement, afin de développer de l'économie et donc de l'emploi sur notre territoire.
(J'ai l'habitude de dire, et celà amuse beaucoup mes interlocuteurs, que mes priorités partent du quartier de Vierzon-Village, puis Vierzon, puis le Cher, et enfin Région Centre).
Nous sommes c'est vrai bien loin du dictat de la mondialisation, qui voudrait imposer aux entreprises de se fournir au plus bas prix, au mieux en Europe de l'Est, mais pourquoi pas en Asie.
C'est ainsi que l'on détruit l'économie de proximité, et que l'on s'étonne de voir les entreprises fermer et licencier. Même l'Etat recommande à ses prestataires français de se fournir en Asie (exemple l'acier chinois) au moindre coût !
Oui, priorité locale et nationale, en économie ce n'est pas sale !!!
3 - Miser sur un a priori de confiance avec les prestataires, pratiquer le juste prix, nécessaire pour que leur prestation génère une marge suffisante, mais en même temps raisonnée pour maintenir cette politique du gagnant-gagnant en visant la perénnité de notre collaboration.
Juste coût des sous-traitances + justes marges du fabricant et des distributeurs = juste prix final
Elémentaire, mais n'est-ce pas celà aussi, le "développement durable" ?
Sécurisation des emplois et des investissements, limitation des coûts de transports entre les différents fournisseurs et le distributeur final, gestion tendue des flux et des stocks... et si l'on poursuit le cycle vertueux, réinsuffler les résultats dans l'économie locale, pour inverser la spirale ? Mais là, est-ce trop en demander ? Utopie ?
En tout cas, c'est bon pour notre moral(e), et c'est bon pour la planète !
C'est vrai, je n'ai pas fait l'ENA, et mes propos vont paraître naïfs, pas grave, cela vaut la peine d'essayer, à notre petite échelle...
4 - Dans le même état d'esprit, l'appel que je lançais pour mobiliser les fonds manquants afin de terminer le prototype ont été entendus. La petite médiatisation dont nous avons fait l'objet, grâce à la presse en premier lieu (Le Berry Républicain), puis ce blog et enfin FR3, a fait "bouger les lignes" dans notre environnement économico-amicalo-vierzonnais.
Voici ce qui se dessine :
Certains vierzonnais, attachés à leur territoire, et ayant eux-mêmes constaté les difficultés à bouger et à se développer dès lors que leur projet est innovant ou même seulement original, ont bien envie de soutenir le nôtre, grâce à un apport financier qui pourra prendre plusieurs formes (participation, publicité, etc...).
Une nouvelle forme de mutualisation d'un territoire pour soutenir un projet, peut-être l'ébauche d'un futur réseau d'échanges de savoir-faire ?
Apprendre à se connaître, à identifier les compétences locales (plutôt qu'aller les chercher ailleurs), en commençant par un objectif commun, pourquoi pas ?
Pour en revenir aux propos précédents, je préfèrerais de loin cette voie plutôt que l'intervention de "Capital-risqueurs", qui "risqueraient", justement, de m'imposer des choix industriels à moindre coût dans le but de favoriser un retour plus rapide sur investissements.
Certains ont déjà exprimé leur volonté de nous accompagner, d'autres en attendent les modalités. Rien n'étant figé à ce jour, et la période estivale ne favorisant guère les consultations, je vous propose de
nous contacter , en réagissant en bas de cet article "Ecrire un commentaire",
ou par mail en cliquant "Contact" dans la rubrique ci-contre "Présentation" pour préserver une confidentialité,
en exprimant la façon dont vous imaginez une future collaboration.
Dès Fin Août, nous créerons un petit groupe de réflexion pour "mettre en musique" les propositions, et l'idéal serait que nous puissions réunir début Septembre les futurs contributeurs.
Pourquoi pas durant la Foire de Vierzon, qui est un événement annuel majeur de l'économie vierzonnaise ? Celà aurait belle allure !!!
Ainsi aurions-nous, à fin Septembre, une bonne visibilité sur les suites de ce projet.
Lors d'une exposition, présentant la maquette, je disais en boutade :
"Ce que vous voyez n'est pas une remorque, mais une machine à fabriquer des emplois".
Je suis persuadée, à la lueur des réactions déjà reçues, que ce projet offre l' occasion de porter un "autre regard" sur l'économie, et sur les chefs d'entreprises qui ne sont pas tous des exploiteurs appartenant au "grand capital", juste des hommes et des femmes attachés à des valeurs, comme celle du travail, attachés aussi à leur territoire, et qui souhaitent sereinement en vivre, tout en développant autour d'eux de l'activité et des emplois.